vendredi, février 3 2017

2 février 2017 - C'est quoi "jouer" ?

Prenons une association sympathique de joueurs, sise à Bourgoin-Jallieu, un soir de février alors qu'une sorte de redoux frappe nos carcasses engourdies, vous y trouverez de sympathiques compagnons de différents âges, sexes, métiers,... Si vous interrogez ces joyeux drilles, ils se déclareront tous joueurs, mais pourraient se trouver bien ennuyés si on leur posait la simple question (simple en apparence) : "Cela veut dire quoi jouer ?"

Victory or death Victory or Death - "T'as un 'pépin', ami corinthien ? Et il est où le raisin, hein ? Etc."

Si on regarde la définition dans un dictionnaire, on lira, par exemple, "Se divertir en pratiquant un jeu, s'amuser avec un jeu". Si vous vous prenez un moment pour un philosophe, vous allez vouloir problématiser et vous commencerez surement par une analyse lexicale et vous ferez votre miel de termes comme "divertir" qui peuvent renvoyer au divertissement pascalien. Notons, qui plus est, que le simple terme "jeu" n'est pas sans complexité.

Bref si le sujet vous intéresse la simple lecture de la bibliographie disponible sur le site de l'académie de Paris devrait vous ouvrir bien des pistes .

Chez les ludochons, nous sommes dans la pratique et notre étude sera plus prosaïque, mais nous voyons in situ que le jeu n'est pas appréhendé par tous de la même manière. Sur une simple soirée, vous pouvez voir des super-calculateurs prostrés dans leurs calculs précis, et vous allez avoir des amateurs jeux de mots de mots pourris heureux de voir que les Corinthiens sur Victory or Death se prêtent bien aux jeux de mots sur le raisin. Certains vont se pénétrer des codes d'un jeu et se sentir obligés de se comporter comme des survivants face à des zombies faisant de grands moulinets avec leurs haches ou tronçonneuses virtuelles (À quand les championnats de "Air tronçonneuse" ?), alors que d'autres, à contrario, s'acharnent à appeler la monnaie d'un jeu "sou" plutôt qu' Escudo, Real, Franc, Rouble ou perle...

Et puis il y a tout le méta-jeu, certains lisent avidement journaux ou sites internet d'aucuns pour obtenir les dernières nouvelles d'autres pour y trouver les meilleures stratégies. Certains protègent avec amour leurs jeux, d'autres les customisent, préparent leurs decks ou leurs parties, refont leurs parties dans leurs insomnies, ou trainent dans les boutiques juste pour le plaisir ou pour taper la causette avec le vendeur. Certains prennent aussi à coeur la vie de l'association, ou alors envisagent le jeu par le biais d'une activité professionnelle alors que les autres veulent à tout pris disjoindre ces deux aspects.

Robinson Crusoe Robinson Crusoé - Daniel Defoe, Michel Tournier et Suzel; trois interprétations différentes du mythe

Bref les plaisirs qu'on peut tirer de la pratique ludique sont très différents, mais curieusement ils nécessitent quand même régulièrement de se regrouper autour d'une table pour mériter à plein leur titre de "jeu de société", alors que c'est finalement peut-être plus toutes ces approches qui font des joueurs une petite société.

Hier, les ludochons étaient encore nombreux, tout-à-fait divers dans leurs visions du jeu, mais finalement bien heureux de se retrouver à "jouer".

20170202_scythe.jpg Scythe - je m'acharne à faire, sans succès, quand je passe devant, des jeux de mots sur le thème "c'est tout "faux""...

Les jeux

  • Abyss (B. Cathala & C. Chevallier chez Bombyx)
  • Robinson Crusoé : Aventures sur l'ile maudite (I. Trzewiczek chez Filosofia)
  • Quartermaster General – Victory or Death: The Peloponnesian War (Ian Brody chez Griggling Games, Inc.)
  • Scythe (Jamey Stegmaier chez Ghenos games)
  • La glace et le ciel ( Florent Toscano chez Jeux Opla)
  • Zombicide - Rue Morgue (Raphaël Guiton, Jean-Baptiste Lullien, Nicolas Raoult chez Cool Mini or Not)
  • Prototype à creuser.

Les joueurs

  • Éric, Manu, Olivier et Vincent (Possom) sur Victory or Death
  • Bertrand, Christophe, Jean-Jacques, Victor, Zaggus et un invité en zombies
  • Alain, Lucie-Anne, Nelly, et Stéphane dans les abysses ou sur la glace
  • David, Noémie et Suzel sur leur île
  • Bertrand II, JB et Vincent ( Bibou ) font la récolte


Zombicide Zombicide - Rue Morgue - Il faut sauver sa Poe

vendredi, janvier 27 2017

26 janvier 2017 - De l'écran blanc à la cruauté de l'histoire

Certains matins, il faut bien le dire, on peut être touché par le syndrome de l'écran blanc. Que dire de neuf sur une séance, qui, si elle a été, comme toujours, sympathique n'a pas été marquée par des événements particuliers?

Un fois qu'on a parlé du temps (glacial mais rien de bien nouveau, depuis une dizaine de jours) il faut bien l'avouer cela devient compliqué... D'ordinaire, on peut se plonger dans l'actualité, les agendas et autres calendriers, pour y puiser une idée quelconque. Vous espérez d'ailleurs, secrètement, à ce moment que cela sera le jour de la Saint Vincent ce qui vous assurera de faire, au moins, plaisir à trois membres des ludochons...

Mais pour le 26 janvier, vous apprendrez que l'un des prénoms du jour est Xénophon (Le calendrier a décidé de ne pas vous aider) et, à moins qu'un rappeur américain ne ressorte ce prénom des limbes, le peu d'intérêt porté actuellement à l'étude du grec vous condamne à d'autres prouesses ou d'autres recherches.


Inis Inis - David fait tourner le jeu !

Finalement c'est une petite ligne qui attirera votre attention (Non! Pas celle sur la "journée internationale des douanes"), enfin surtout l'attention des amateurs de Quartermaster et d'histoire moderne : la signature en 1934 du pacte de non-agression germano-polonais.
Pour le côté léger c'est foutu, mais voilà un sujet un peu oublié et un traité qui était censé assurer à la Pologne 10 ans de paix. Cette période de 10 ans n'était d'ailleurs pas "innocente" puisque les grands planificateurs allemands pensaient que l'armée allemande n'atteindrait son plein potentiel qu'en 1942 / 1944 et s'accorderont à penser que la seconde guerre mondiale avait débuté "trop tôt"... (Ca fera une belle jambe à toutes les victimes de 1939, 1940,...)

On notera un peu l'ironie cruelle d'un tel accord, qui sera bafoué sans vergogne et dont la dénonciation marquera le début de l'embrasement du monde. On saluera aussi dans les signataires, Józef Piłsudski, grand homme politique polonais (tout n'est certes pas parfait chez lui), qui croyait à la Pologne quand celle-ci n'existait plus et dont la navigation au milieu des tumultes de la première guerre mondiale et dans l'après guerre, tentant de naviguer entre deux grandes puissances envahissantes, sans jamais vouloir en devenir le vassal peut fasciner....

Ceux qui n'ont pas encore pleuré assez sur l'ironie de l'histoire, ouvriront l'Illustration n°4813 du 1er juin 1935 (très beau numéro consacré au paquebot Normandie) et liront avec intérêt l'article consacré aux funérailles du dit Piłsudski et aux "jolies" photos prises à cette occasion (page 172); celle de l'entretien de notre "Man of the Year 1931" Pierre Laval et de Göring et celle du déjeuner ou sur deux tables parallèles on voit dans des attitudes symétriques Pétain et Göring... De quoi, vous plongez dans d'étranges et sombres réflexions... Je me demande par exemple s'ils ont repris du dessert... Parce que l'Europe, elle, allait déguster.


Railroad tycoon Railroad tycoon - l'Est américain et ses voies ferrés (pas de mur ?)

Bref on vous demande un petit compte-rendu rigolo et hop vous plombez l'ambiance... Finalement j'aurais du me concentrer sur la "journée internationale des douanes" ! Heureusement, hier soir, l'ambiance était nettement plus joyeuse chez les ludochons. On a construit pas mal de voies ferrées sur le territoire américain avec Railroad tycoon et Rolling Freight. Scythe continue à poursuivre avec bonheur, son bonhomme de chemin chez nous. David continue de son côté à faire la promotion d'Inis et on a vu apparaître des jeux un peu plus rares chez nous pour le moment (Death Angel et Valeria).

Rolling freight Rolling freight - l'Ouest américain et ses voies ferrés (mais avec des dés et toujours pas de mur)

Les jeux

  • 7 wonders (A. Bauza chez Repos prod)
  • Les Cités Perdues (R. Knizia chez Filosofia)
  • Inis (Christian Martinez chez Matagot)
  • Geschenkt - Non Merci (T. Gimmler chez Amigo)
  • Railroad Tycoon (Martin Wallace, Glenn Drover chez Eagle Games)
  • Rolling Freight (Kevin G. Nunn chez APE games)
  • Scythe (Jamey Stegmaier chez Ghenos games)
  • Space Hulk - Death Angel (Corey Konieczka chez Edge)
  • Stratego
  • Valeria: Card Kingdoms (Isaias Vallejo chez Daily Magic Productions.)
  • Prototype pour Bertrand

Les joueurs

  • Bertrand, Jean-Jacques, et Vincent (Possom)
  • David, Éric, Michaël et Nelly
  • Marie, Magali, et Olivier
  • Lucie-Anne, Jb, Quentin et un nouveau
  • David, Noémie, Vincent (Bibou) et un nouveau
  • Bertrand, Davide, Jean-Philippe, Philippe et Zaggus


Valeria Valeria - mais où Laurelin. ?

vendredi, janvier 6 2017

5 janvier 2017 - Anamorphose ludique de l'univers

Rappelons pour les plus dissipés, ceux qui dans leurs jeunes années dormaient pendant les cours d'art plastique et n'écoutaient que d'une oreille distraite, leur attention entièrement focalisée par le pari idiot visant à savoir si on pouvait se tatouer avec de l'encre de Chine. (Réponse oui mais ne le faites pas); rappelons donc à ceux-ci qu'une anamorphose est une oeuvre artistique, qu'on pourrait penser difforme, et à priori impénétrable, mais qui ne se révèle réellement, à l'oeil attentif que, par exemple, vue depuis un angle précis, ou par le biais d'un objet spécifique (cylindre réfléchissant,...).


Quartermaster Quartermaster - une partie en utopie, une partie en dystopie

À ce moment, comme tout les vendredis certains lecteurs se diront une fois de plus, il faut vraiment lui dire "les chocapics... Le matin ... Pas en inhalation", mais je vais balayer tous ces arguments d'un revers de la main "Z'avez qu'à essayer, vous verrez!" (Note aux jeunes lecteurs, n'essayez pas sans l'avis préalable d'un adulte responsable, à défaut, et sans meilleure solution, de vos parents).

Bien, revenons à l'anamorphose et à notre traditionnelle question faussement intelligente mais toujours 100% pédante : les thèmes des jeux de société sont-ils une anamorphose de notre univers ?
Vache ! Penseront certains, juste avant de se demander s'il ne convient pas de compléter leurs naïfs tatouages lycéens par une scarification artisanale à la clé USB... Et bien oui, songez-y (Non ! Pas à la scarification), vous qui répétez à l'envie ce lieu commun qui prétend que l'on connait mieux une personne en jouant avec elle, connaissez vous mieux le monde en jouant ?

Not alone Not alone - Ils sont nombreux à ne pas vouloir être seuls

On ne peut pas nier que pour certains le sujet de jeux a permis de découvrir des sujets historiques méconnus (Lewis & Clarke, Justinien), mais ces exemples sont -ils si représentatifs que cela de la production ?

Bien sûr, certains commenceront par vouloir éliminer de la réflexion, les wargames aux sujets imposés, mais si on regarde l'ensemble de la production, les sujets choisis ne sont ils pas plus souvent les plus vendeurs ou les plus connus que les plus originaux ? Combien de Napoléon, de grecs anciens de 1ère et 2ème guerre, pour une guerre en Chine médiévale ? Un conflit de la Renaissance ? Et encore les wargamers se révèlent bien souvent les plus éclectiques.

D'autres voudront, exclure les univers directement inspirés d'oeuvres imaginaires (de Harry Potter à Game of thrones en passant par Terry Pratchett ou le seigneur des anneaux), mais là encore certains ne sont-ils pas sur-représentées alors que d'autres sont absents (et cela sans qu'on puisse uniquement accuser les licences).

Enfin il reste tous les autres... Regardez la Chine et le Japon qui trustent de nombreux titres, combien trouverez-vous de sujets sur les Khmers ? Combien de cathédrales, de châteaux et de gratte-ciels avons-nous construit pour si peu de viaducs et d'aqueducs. Combien de fois l'amélioration de l'acier apparait comme une innovation et pas celle du verre ? Combien de fois l'électricité nous a fait passer dans une ère de lumière, en oubliant les réverbères à gaz ? Combien de fois la mondialisation se voit représentée par des avions plutôt que par des paquebots ?

Bref, il y aurait surement beaucoup à dire sur le sujet mais nous allons nous contenter du nom des joueurs et des jeux de la séance... La prochaine fois, nous serons moins légers avec des sujets graves et nous évoquerons soit la mode des figurines détaillées (qui rend la réédition d'Ursuppe problématique) soit les insectes gynandromorphes, on verra...

Inis Inis - Hier, pour y jouer, il fallait avoir réservé (avant la réservation)...

Les jeux

  • Inis (Christian Martinez chez Matagot)
  • Kodama (Daniel Solis chez Iello)
  • Not alone (Ghislain Masson chez G.A.G.)
  • Quartermaster (Ian Brody chez Asyncron) x 2
  • Scythe (Jamey Stegmaier chez Ghenos games)
  • Splendor (Marc André chez Space cowboys)
  • Takenoko (A. Bauza chez Bombyx / Matagot)


Kodama Kodama - Les ludochons ont les po(uss/c)es vert(e)s

Les joueurs

  • Jean-Philippe, Jori, Manu et Vincent (Bibou) sur Scythe
  • Alain, Bertrand, David et Suzel sur Inis
  • Bertrand II, Davy, Éric, Olivier et Vincent (Possom) sur Quartermaster
  • Nelly, Noémie, Sandra, Vincent (Tcho) et une invitée sur Not alone
  • Zaggus et deux invités sur Takenoko et Splendor


Scythe Scythe - bien parti pour être souvent sur nos tables

- page 6 de 7 -