Nous avions évoqué la difficulté du "juste thème" pour un jeu lors d'un billet précédent. Nous y évoquions rapidement la problématique de la référence culturelle et nous allons y revenir aujourd'hui (j'en vois déjà qui plongent du nez au fond de la classe)...
Nous avions noté l'intérêt important qu'un thème bien choisi peut avoir sur l'aspect du jeu, sur son attrait mais aussi sur la sensation qu'on éprouve en y jouant et même sur sa courbe d'apprentissage...

Saint Petersburg Saint Petersburg - Oui l'ouvrier est important !

Néanmoins un thème n'est pas forcément perçu de la même façon par tous... Remarquons par exemple que parfois les étrangers semblent être plus friands de l'histoire de France (Guillotine, Versailles, Louis XIV, Galopp Royal , Richelieu), que les français qui ne s'y aventurent qu'avec une certaine prudence et sur des sujets plus consensuels (Collier de la reine, Palais royal).
Hier soir, c'est Sankt Pertersburg qui constituait notre cas d'étude. Si vous êtes friands d'histoire russe vous vous souvenez de la fondation de Saint Pertesburg par Pierre le grand et donc vous comprenez ce mécanisme, qui vous oblige à payer des ouvriers pour ensuite construire des bâtiments qui attireront les nobles qui enrichiront ensuite, eux aussi, la cité... Vous étalerez (laaargement) d'ailleurs la confiture en évoquant la perspective Nevsky et la nouvelle de Gogol éponyme...
Si en revanche, l'histoire russe vous laisse indifférent, vous trouverez que la mécanique est juste plaquée, et l'effet sera raté...

Pour éviter ce problème certains jeux sont tentés de créer leur propres univers, ce qui limite le problème de la différence de référence chez les joueurs , c'est le cas de trois jeux présents hier (Dorn, Abyss et Aquasphère).
Il faut bien avouer pour ce dernier que la faiblesse du thème, un laboratoire sous-marin, parait tellement factice que l'effet est plus désastreux qu'autre chose... Impossible de se raccrocher à quoi que ce soit ce qui fait que le thème pourtant spécifique et fait pour le jeu parait totalement plaqué...
C'est là que Dorn et surtout Abyss se distinguent, tout en créant leur propre univers (notamment le formidable univers graphique d'Abyss), ceux-ci utilisent, aussi, des archétypes compréhensibles par tous, le marchand, le guerrier, le magicien,... en les relookant en fonction de leurs besoins.
Aquasphere Aquasphère - thème et design assez troublant mais mécanique huilée

Quatre jeux plutôt solides hier et un petit "Six qui prend", pour une population plus clairsemée, mais cela s'explique par la proximité du départ de plusieurs pour Cannes.

Les jeux

  • 6 qui prend / 6 nimmt ! (Wolfgang Kramer chez Amigo)
  • Abyss + extension Kraken (B. Cathala & C. Chevallier chez Bombyx)
  • Aquasphère (Stefan Feld chez Matagot)
  • Dorn (F. Kozak, J. Drevikovsky & K. Kozak chez Altar Games)
  • Sankt Petersburg (Michael Tummelhofer chez Filosofia)


Dorn Dorn - en bon français on nous dit que c'est du "land crawling", mais pas que...

Les joueurs

  • Davy, Olivier et Vincent (Bibou le coyote) sur Aquasphère
  • Éric, Guillaume, Magali et Suzel sur Sankt Petersburg
  • Karen, Manu, Michaël et Quentin sur Abyss
  • Christophe, Jean-Michel, Noémie, Victor, et Vincent (Possom)
  • Stéphane (l'aff) et David de passage


Abyss Abyss - Chez nous, iI y a les fans et... les autres...