Parfois, une séance chez les ludochons génère d'étranges pensées; à moins, et c'est plus probable bien que moins romantique, que cela ne soit la chaleur et des nuits incomplètes...
Alors donc qu'un moustique, membre d'une espèce qui n'a pas chômé cet été, bourdonnait autour de mon oreille, et que j'abandonnais tout esprit zen pour une "légitime" envie de génocide des culicidés (*), mon surprenant esprit a juxtaposé les deux mots suivants : pérennité ludique !!!
Ginkgopolis - Des urbanistes et des commentaires moins urbains sur ce jeu de Manu ! ;-)
On peut d'abord entrer dans cette rêverie en pensant à Ginkgopolis qui tire son nom du Ginkgo Biloba. Si l'esthétique de cet arbre partage les ludochons, on ne peut qu'être fasciné par sa longévité qui a toujours intrigué les créatures, O combien finies, que nous sommes. Par ailleurs, on dit que cet arbre a été le premier à repousser à Hiroshima, dardant quelques feuilles fragiles au milieu d'un paysage de cendres, touches vertes sur une de nos plus vertigineuses réalisations.
Bon, bien sûr, l'homme a tendance à le parer de vertus extraordinaires et passablement discutables ce qui le pousse d'ordinaire à le découper (nous avons une délicatesse remarquable) ou à l'utiliser en petits morceaux pour l'appliquer même dans les recoins les plus improbables de nos anatomies.
Bref, revenons à nos moutons, le Ginkgo Biloba vit longtemps, et les jeux eux ? Ginkgopolis avait bien marché chez nous à une époque puis disparu - la vie normale d'un jeu, voué à l'oubli ? Pourquoi, à l'opposé, certains, et pas toujours les meilleurs, semblent inoxydables ? Etrange...
Une occasion aussi de nous interroger avec Atom sur le prix des jeux, qui souffrent chez certains éditeurs d'une inflation indécente, "justifiée" par des formats éléphantesques qui finissent presque par nuire au jeu par son encombrement et son prix (comment dire encore que le jeu est grand public avec des séries spéciales qui coutent le dixième d'un SMIC et qui nécessite d'avoir une table en chêne massif de deux m² ?). Jeux durables ? Pratique(s) durable(s) ?
Mais au delà de cela que devient le jeu ou plus précisément un jeu ? On ne connaît finalement que peu de jeux anciens,les échecs, les dames, le go bien sûr ou d'autres comme le jeu royal d'Ur que nous avions déjà évoqué, mais combien de jeux passent le cap des 5 ans ? Des 10 ans ? Est-ce finalement normal ?
Fidèle à légendaire tradition de nos billets "Portes ouvertes, questions idiotes et réponses élusives", nous ne répondrons pas et nous évoquerons plutôt un de nos ludochons a poussé la réflexion encore un peu plus loin en évoquant la transmission de nos jeux à nos successeurs... On pourrait trouver cette idée sombre mais que feront nos enfants de ces (trop nombreuses) boites qui nous ont procurés tant de plaisirs ? Y-joueront-ils ? Les transformeront-ils en une sorte de mausolée en les rassemblant dans un coin ? Les braderont-ils aux plus offrants ? Ou organiseront-ils de grands feux de joie en chantant "libérés, délivrés" ?
Marrakesh - Atom a déclaré "Un jeu qui fera date ! Oui, oui, lis bien ! Quoi que ;-)
Comment en sommes nous arrivés là en partant de Ginkgopolis ? Citons Patrick Modiano "Les thèmes de la disparition, de l'identité, du temps qui passe sont étroitement liés à la topographie des grandes villes."
C'est beau, hein ? Rassurez-vous, les autres ludochons ont plus simplement semblé profiter de cette soirée ludique ! Ils doivent mieux dormir ! ;-)
(*) N'êtes vous pas heureux que Linné, évoqué la semaine dernière ait donné à ces pénibles un nom qui n'est pas sans fondement ?
Les jeux
- Ginkgopolis (X. Georges chez Pearl games)
- Great Western Trail (Alexander Pfister chez Eggert Spiele)
- Gutenberg ( K. Cioch, W. Wiśniewskichez Atalia).
- Marrakesh (S. Feld chez Queen games)
- Marshmallow Test (Reiner Knizia chez Gigamic)
- Nations (Rustan et Nina Hakansson et Robert et Einar Rosen - Ystari)
- Small world underground (Philippe Keyaerts chez Days of wonder)
Les joueurs
- Bertrand, Magali, Vincent (Bibou) et une invitée
- Frédéric, Guillaume, Michaël, Manu et Olivier
- Jory, Simon, Stéphane (Gnafron) et Vincent (Possom)
- Cécile, Noémie et un nouveau Loïc
- Cyril (Atom), David, Suzel et Yoan
- Bertrand II, Franck, Maxime (Lysefaille), et Michaël le plieur
Great western trail - Ce week-end c'était l'UTMB alors on a décidé de faire, nous aussi, un trail... Avec nos moyens...