15 juin 2017 - Bachi-bouzouk, Mille millions de mille sabords, bougre d'extrait de crétin des Alpes...
Par Cheesegeek le mercredi, juin 14 2017, 11:19 - Comptes-rendus - Lien permanent
Il y a une chose sur laquelle nous n'avons jamais statué chez les Ludochons c'est le rôle du juron au cours de nos parties ! En effet, si vous passez entre les tables des ludochons, vous remarquerez que, si, certaines tables adoptent un silence quasi-religieux, sur certaines autres, on entend parfois fuser de biens étranges expressions.
Il suffit même parfois de mettre Suzel et votre serviteur (honte à lui) à la même table pour les entendre jurer comme des charretiers; ces derniers allant même jusqu'à ponctuer cette logorrhée de quelques gestes obscènes (Si ! Enfin surtout Suzel, si je puis me permettre ;-) ).
Pour un club qui vante régulièrement sa pratique familiale, voilà qui peut choquer ! En effet, les mieux éduqués de nos ludochons (qui sont d'ordinaire tous des hommes et femmes d'exception) se rappellent qu'à l'origine le juron est une exclamation offensante à l'égard de Dieu qui traduit une réaction vive de colère, dépit ou surprise. Or les plus versés dans l'étude des choses bibliques (peut-être pas le point fort de nos pourtant omniscients ludochons) se rappellent que si le juron est si mal considéré c'est qu'on enjoint à ne pas invoquer le nom de Dieu en vain... Par extension, pour l'homme bienséant, toute interjection offensante est à rejeter.
Quartermaster General 1914 - Ach ! Che fais teu vaire tater de ma grosseu Bertha - Insulte allemande (ou presque)
Bref, alors que, quasiment tous nos joueurs peuvent éprouver une "réaction vive de colère, dépit ou surprise" au cours d'une partie (et cela fait même un peu parti du plaisir), seuls quelques uns (et peut-être à la grande gêne des autres) agrémentent ces moments de tonitruants "Ventre Saint Gris".
Note : personne ne dit jamais "Ventre Saint Gris" chez les ludochons, mais pour une chronique c'est plus élégant que " #@f@%$ de #@ù♫ de pompe à pus", et puis c'est un juron historique, celui d'Henri IV, et comme j'ai déjà par ailleurs expliqué l'origine de Jarnicoton, il ne me restait plus que celui-ci!
Note de la note : sauf éventuellement à citer le fameux "Oh le boulet", mais j'ai déjà dénoncé Suzel, je n'allais pas non plus me mettre Vincent à dos !
Alors pourquoi "Diable" (un juron), devrions nous jurer ? Et pourquoi des ludochons par ailleurs élégants se livrent-ils à ces excès verbaux ? Des auteurs plus intelligents ont déjà évoqués les nombreuses raisons qui peuvent pousser des êtres tout à fait lettrés à se complaire dans les expressions les plus triviales.
Le juron permet de clore une discussion de manière formidable sans être obligé de se farcir un argumentaire long et fastidieux, il est aussi agréablement transgressif et parfois tout simplement, et étrangement, joyeux, et il dispose d'une certaine rondeur gouleyante qui rend sa prononciation assez jouissive et reposante (Songez donc à toutes les nuances qu'on peut injecter dans un simple "idiot").
Réfléchissez aussi à cette grande figure tragique d'alcoolique dépressif qu'est le capitaine Haddock et que son créateur a rendu infiniment plus riche avec une collection de jurons des plus fantaisistes (auquel notre titre rend hommage).
Honshu - un jeu japonais du Nord de l'Europe (ou l'inverse on ne sait plus !)
Cependant, il y a une dimension rarement évoquée, c'est le côté ludique du juron ! Il n'est pas impossible que les ludochons comme des acteurs jouent des jurons, et s'en servent dans leurs jeux pour les enrichir, les rendre plus savoureux, déstabiliser l'adversaire ou tout simplement tenter de le leurrer (Oui nous avons aussi quelques fourbes !).
Bref, vous, hommes et femmes de biens, qui êtes nantis de chastes oreilles, n'en voulez pas trop aux quelques ludochons qui jurent de la pire des manières ils ne font que jouer (et généralement bien innocemment qui plus est).
Codinca - Certains l'encensent, d'autres le maudissent... mais le plus classe c'est d'y jouer en poncho (Vengeance !)
Les jeux
- Codinca ( Leonard Boyd, David Brashaw chez BackSpindle)
- Comuni (Acchittocca, Virginio Gigli chez HUCH! & friends)
- Crôa! ( Igor Polouchine chez Origames )
- Fabulosa Fructus ( Friedemann Friese chez 2F-Spiele)
- Give me five (J. Bariot, D. Della Scaffa chez Cocktail games )
- Honshu (Kalle Malmioja chez Lautapelit.fi )
- Magic Maze (Kasper Lapp chez Sit down !)
- Flamme rouge ( Asger Harding Granerud chez Lautapelit)
- Quartermaster General: 1914 (Ian Brody chez PSC Games)
- Spyrium (William Attia chez Ystari)
- Yeti (Benjamin Schwer chez Matagot)
Les joueurs
- Alain, Jb, Lucie-Anne, Magali et Suzel
- Bertrand II, David, Thomas et Nelly
- Bertrand, Vincent (Bibou le coyote) et Zaggus
- Jean-Jacques, Manu et Victor
- Davy, Jean-Philippe, Olivier, Sandra et Vincent (Possom)
- John, Noémie et une bordelaise.
- Philippe de passage
Magic maze - On n'y entend aucun gros mot (mais c'est juste parce qu'on n'a pas le droit de parler)... En revanche les Mmmmm!!!! Aaaaa! Oh Oh ! Pfffffff! Grrrr Nan!
Commentaires
Quartermaster General 1914 - Pas mal, pas mal.... Il faut d'abord admettre que les decks sont assez bien foutus et qu'ils permettent de donner une assez bonne idée de la situation de l'époque... Arrivée tardive des US, effondrement des puissances de l'Est, force de l'Allemagne qui maintient deux fronts mais qui s'y épuisent, une France arc-boutée, ...
Le rendu du jeu parait moins dynamique que pour la version WWII (mais c'est assez thématique) mais nettement plus ouvert que la version Victory or Death, tout en bénéficiant d'un thème peut-être un peu plus parlant. On passe pas mal de temps à préparer et à résister mais c'est aussi générateur de tension de réflexions...