2 février 2023 - Résilience du jeu !
Par Cheesegeek le vendredi, février 3 2023, 09:11 - Comptes-rendus - Lien permanent
Voilà qu'en moins de deux semaines ou presque (la semaine dernière notre hébergeur nous a fait la farce de nous laisser du mauvais côté de la porte), nous avons retrouvé sur nos tables deux jeux, Impression et Gutenberg, sur la création et l'évolution, déterminantes pour nos sociétés, de l'imprimerie .
On pourrait revenir sur la révolution qu'a constitué pour nous tous la première parution de la Bible (dite de Gutenberg) dans un format qui nous parait pourtant aujourd'hui, assez mal-pratique avec ses caractères entassés les uns sur les autres, parfois réhaussés, pour les meilleures éditions, de quelques pauvres lettrines rouges, ne dégageant qu'une impression d'austérité, qui tranchait avec les riches enluminures de ses concurrents produits par de patients copistes....
La disruption, on l'oublie souvent, n'améliore pas (forcément), pour un produit donné, toutes ces qualités, loin s'en faut.
Gutenberg - Une table tellement sérieuse qu'on ne peut pas y siffler le boléro !
On pourrait donc reprendre l'histoire de l'imprimerie, mais il faudrait pour rédiger cette savante prose se documenter sérieusement et sacrifier à cette étude, une minute "vieux con", qu'on peut bien plus aisément rédiger... Notons qu'il n'est pas si difficile que cela d'imiter le style "vieux con" puisqu'au fond, il suffit juste d'être un peu patient et de se laisser aller à une certaine veulerie intellectuelle, deux qualités que, heureux lecteurs, votre rédacteur possède !
Oui, interrogeons nous plutôt sur notre propre niveau de lecture... Il est, en effet, souvent assez étonnant de voir que si les chiffres sont encore impressionnants, le nombre d’exemplaires vendus était de 486,1 millions en 2021 (Bah oui je peux un peux bosser le sujet), et on peut s'interroger sur leurs évolutions. En effet, le secteur est en forte croissance sur la BD et les mangas et pas forcément beaucoup sur la littérature classique. Le livre d'art, souvent un achat cadeau, lui aussi tient bien... Mais comment interpréter tous ces chiffres ? Comment comparer les périodes ? En tenant compte de l'évolution de la population ? Du niveau de vie ? Du type de lecture ? De la complexité lexicographique des ouvrages ?
Bref pas facile de faire les choses sérieusement,.... Alors qu'il est si facile de se livrer à une analyse totalement faussée en regardant dans le TER ou les transports en commun en général, par dessus les épaules de ses voisins pour voir ce qu'ils lisent (oui, c'est la version moderne du volet à persienne pour matrone curieuse)
Bon, et bien, on ne lit plus, enfin pas des masses... Ce qui m'arrange sinon comment pourrais-je suivre les aventures des Marseillais? Apprendre à ouvrir des fruits tropicaux directement sur l'arbre (ce qui est essentiel dans le Nord-Isère) ? Comment refaire ses pointes de cheveux (même si dans mon cas le problème est plutôt à la racine) ? Suivre des tutoriels maquillage ou maçonnerie, parce que parfois ce n'est pas facile de différencier les deux ? Voir la fabrication du n-ième Rocket Stove (Il doit y avoir des collectionneurs) ?
J'exagère, parce qu'il y a aussi parfois des livres, avec les grands classiques (Musso, Bussi, Levy,) et pour le lectorat féminin (je vous ai dis je ne fais pas dans le scientifique) des lectures de polar tous plus terrifiants les uns que les autres (Il y en a un où Julien joue à des Lacerda jusqu'à l'épuisement), me poussant à me demander si le meilleur moyen de stopper les féminicides ne serait pas de faire lire aux hommes les Thilliez que lisent leur femmes, histoire de leur faire comprendre que le respect qui devrait être pourtant suffisant devrait être renforcé par une simple prudence ! (Si seulement).
Et le jeu dans tout cela ? Me direz-vous. Et bien j'y reviens... Il y a bien longtemps on pouvait penser que la France sûre de son héritage culturel ne laisserait jamais tomber, dans un monde digitalisé, sa production littéraire alors que pour les jeux de société le pire était à craindre. Force est de constater qu'une partie du marché du livre a été perdu au profit d'autres loisirs mais surtout des écrans. On aurait alors pu s'attendre à ce que le jeu de société soit supplanté, lui aussi, purement et simplement par le jeu vidéo ou le jeu en ligne, or curieusement si ces derniers ont progressé, le jeu de société résiste et se développe aussi...
N'est-ce pas fascinant ?
Fédération - Vu l'actualité des fédérations de sports sans doute un jeu pour un public averti !
Les jeux
- Ark Nova (Mathias Wigge chez Super Meeple).
- Bruxelles 1893 (E. Espreman chez Pearl games).
- District Noir ( Nobutake Dogen, Nao Shimamura chez Spiral Éditions)
- Dune: Imperium (Paul Dennen chez Dire Wolf Digital).
- Fédération (Dimitri Perrier, Matthieu Verdier chez Explor8).
- Gutenberg ( K. Cioch, W. Wiśniewskichez Atalia).
- Weather Machine (Vital Lacerda chez Eagle-Gryphon Games ).
Les joueurs
- Serge, Suzel et un nouveau Maxence
- Cyril (Atom), Eloïse, Noémie, Olivier, et Philippe
- Antonio, Julien, Michaël le plieur, et Yoan
- Bertrand II, Davy, Guillaume, et Vincent (Possom)
- Alain CM, David, Magali et Nelly
- Alexis, Franck, Jori, et Maxime (lysefaille),
Weather Machine - Juste l'occasion de recaser "Sorry about the weather" de Mark Curry (ou de Julien !)
Commentaires
Bruxelles - Je joue rarement à Bruxelles à 5 l'ayant trouvé plus équilibré à 4. Curieusement j'avais oublié que le jeu ets certes plus long mais surtout un peu plus cruel... Il n'y a par exemple pas de la place pour tout le monde sur le terrain (et qui a voulu construire dans ces conditions) et si on se lance dans la construction tous ensemble il n'y a pas forcément assez de ressources pour tous...
Bref même si ma partie n'est pas honteuse du tout, je bloque sur les derniers tours, (avec un Philippe jouant juste avant et qui a bien vu où était les bons coups) et je perds au total 4 ou 5 actions ! Bref j'aurais du me ré-orienter ou du moins me diversifier un peu plus (notamment sur les oeuvres)....
On finit à une belle longueur de Cyril, mais aucune importance, je continue à apprécier ce jeu même après toutes ces années
De mon côté, oui je finis à une belle longueur, mais du coup je me pose des questions sur le jeu. Déjà je pense qu’il faut privilégier les bâtiments, le reste c’est du surplus. Je doute qu’on puisse faire beaucoup de points en négligeant cet aspect. La peinture c’est sympa mais trop aléatoire, faudrait que tu sois gratifié pour chaque peinture vendu, ici selon le timing tu peux vendre à bas prix et pour peu de points. Les majorités sur le plateau ça demande de l’argent et la aussi de scripter pas mal ton jeu pour en gagner un max. Étrange aussi qu'au début de la manche 5 je réalise une action (dernière construction) et j’ai finis j’ai plus rien à faire ou presque, ( chercher des sous pour payer mes nobles).
Bilan, je pense que j’ai fait la partie de ma vie, je ferais jamais mieux ^^. Le hasard est qd même important et on ne peut rien y faire, à part s’y adapter. J’avoue que les (tes) derniers tours ça donnait envie de quitter le jeu, car il t’as pas beaucoup épargné, foutu peinture bleue, ressources manquantes et même place limitée pour la construction, double et même triple peine.
Ceci étant j’apprécie quand même beaucoup le jeu, effectivement 5 c’est beaucoup, je pense que j’y jouerais à 4 maximum. Curieux de te faire essayer Fédération qui a un peu le même feeling avec ces majorités, mais en moins austère et plus fun, plus ouvert.
Partiellement d'accord (et donc en partiellement en désaccord). ;-)
Oui, il faut aller sur les bâtiments, car si on ne le fait pas du tout on se trouve trop loin, mais il peut y avoir dans le cas de la partie à 5 un moment où on doit se dire, ou je les joue à fond (60 points), ou je ne suis pas sûr d'y arriver et complètement et il faut que je trouve un booster dans une autre méthode. Là je pense qu'on peut arriver (en ayant un peu anticipé sur les oeuvres ou les décomptes).
Par exemple Eloise, hier qui est plus avancée sur les décomptes nous fait jouer le dernier tour sur un petit terrain, ce qui la dessert (cette stratégie peut être par ailleurs assez peu coûteuse). Je pense que je rate des choses sur les oeuvres (il faudrait que j'essaye une stratégie orientée là-dessus un jour).
Je te rassure, je suis partiellement d’accord avec moi même
Je te rassure, je suis partiellement d’accord avec moi même
Mon post doit être trop long et il me censure, pourtant il n'a pas été écrit avec Chat GPT.
En fait, j’ai joué 3 fois à Bruxelles, (une fois à 2, une fois à 3 et cette partie à 5), j’ai donc pas de certitudes, faudrait que je rejoue pour voir comment ça se passe sur une autre partie. Je pensais avoir pris un gros risque avec mes 4 nobles et en fait j’ai pas eu trop de mal à les payer.
Les œuvres sont trop soumises au jeu des autres pour être réaliste, je trouve. Et les bâtiments c’est plus de 60 points, le dernier étage c’est 5 points de plus, sans compter les points que tu gagnes si tu utilises des matières nobles. Plus les actions, et points que les autres te donnent en activant tes bâtiments. Maintenant c’est un choix de game design et ça peut se défendre, il ne faut pas négliger les bâtiments et glaner des points à droite à gauche.
Je me suis aussi demandé si sur certaines actions j’ai pas été un peu seul et ça m’a profité, par exemple le fait d’avoir 4 en activation des personnages, c’était royal pour moi, j’étais le seul à y aller. Et ce blocage sur ces peintures bleues (ouais j’y pense encore ^^) je me dis que finalement ça m’a évité de me disperser et c’est ce qui m'a permis de réussir les 6 bâtiments. Gagner ou perdre, peu importe il se passe des choses dans la partie, ça couine, on se bloque, il y a de la vie et c’est l’essentiel, c’est ce qui fait un bon jeu pour moi; Il manque un chouia un moyen de se rattraper, être dernier dans l’ordre du tour c’est mortel, ça aussi j’en ai bénéficié, Héloïse jouant en premier juste avant moi, au moins deux manches.
Être dernier est moins un avantage que je ne le pensais pour jouer les majorités sur le plateau, parce que le terrain peut être très rétréci et qu’il est compliqué d’y faire sa place. Cela marche bien mieux sur Fédération ou l’on a certes les mêmes jetons diplomates, mais on peut en avoir d'autres, sans compter le dé assistant qui peut monter jusqu’à 6. En plus le terrain ne se réduit pas, simplement à moins de 4 il y a des jetons neutre pour occuper des places. Un des auteurs (de Fédération) ne cachait pas s’être inspiré de Bruxelles et ça se ressent en effet.
Faut que je joue à Fédération alors ! ;-)