Voilà quelques temps que le blog des ludochons présente un encéphalogramme aussi plat que celui d'un spectateur de C8 à l'heure de pointe... D'ailleurs, comme vous le pouvez le constater, nous voilà réduit à l'humour facile, un brin hautain et à nous moquer des encéphalogrammes, ce qui n'est pas très digne, surtout à l'égard de ces outils plutôt fiables.

Bref, comme beaucoup et même si cela est moins dramatique dans notre cas, le club est à l'arrêt depuis presque un an (un anniversaire que nous ne fêterons pas!), mettant à mal soit notre pratique ludique, soit les liens qui pouvaient être nés de celle-ci.
Nous avons donc décidé de créer notre propre mire pour indiquer aux plus anciens (Les plus jeunes ont-ils déjà vu une mire ?) que notre club a cessé d'émettre, au moins temporairement.

Mire  des ludochons, fév. 2021

Notons, pour les plus curieux, que la mire est avant tout un écran technique qui permettait aux techniciens de valider par le biais d'un seul écran la transmission et le réglage correct du récepteur. D'où la présence de différents pavés de couleurs, de lignes verticales et horizontales s'organisant autour de différentes fréquences.

On peut, sur internet, retrouver les diverses mires et leurs spécificités; l'indien américain, la mire de l'ORTF, etc... Et cela peut, chez les plus anciens, nous entraîner à une douce rêverie, sur une époque où l'interruption des programmes était une réalité, et où l'on savait que chaque jour, il y aurait un début, une fin et ce temps suspendu.
Aujourd'hui, cette pratique semble d'une totale étrangeté et presque insupportable, surtout si ce temps lui-même parait doté de contours vagues.

Par ailleurs, la télévision de cette époque était aussi une pourvoyeuse d'interludes, instants impromptus d'attente, qui servaient souvent à la technique à se "retourner" et à effectuer la bascule entre différents programmes ou à résoudre dans la fièvre, figurée étrangement par un vase de fleurs statique, des problèmes techniques.

"Interlude", un mot qui sonne bien curieusement à nos oreilles de joueurs... Si on revient à sa définition, le vertige ne fait que ce renforcer : "Divertissement dramatique, musical ou filmé, inséré dans un spectacle, une émission de télévision.". La covid ne tient pas tellement du divertissement, sauf peut-être, à dire qu'elle détourne notre attention de son cours naturel, mais pour le dramatique de la comédie humaine, elle se défend bien, et elle nous a poussé bien souvent à nous replonger dans la musique, ou à regarder ou composer bien des films.

Allons donc, pendant l'interlude, nous mirer dans le cours lent de la Covid en attendant des jours meilleurs où, asséchée après la crue, nous pourrons retrouver nos terrains de jeux....