Pas de "Binge playing" vous dis-je !
Qu'est ce que le binge playing demanderont les âmes innocentes ou les contempteurs d'un franglais globish-isant... Et bien, c'est un comportement que nous décririons par analogie au binge drinking et surtout au binge-watching... Ca ne vous avance pas ? Bon, expliquons...

Qu'est ce que le Binge-drinking ? Et bien cela pourrait être le comportement d'un adolescent qui décide, avec ses "amis", de dégommer à grand vitesse la collection familiale, patiemment acquise, de whiskys rares, en un temps record et, pour faciliter les choses de les couper avec un soda de marque distributeur et pour rendre le challenge plus amusant, de tabasco (par exemple)... Cette pratique vous permet juste habituellement de repérer les "génies", (et par voie de conséquence de vous inquiéter sur le "Qui va payer votre future retraite"), de redécorer votre intérieur, voire au pire et trop souvent de visiter les urgences.
Pour faire court cela ne permet pas vraiment de mettre en valeur le travail des producteurs et de repérer les esthètes ...


Blackout Blackout - un design post binge drinking... Avec des couleurs qui ne font vraiment pas mal aux yeux...

Le binge-watching c'est un peu pareil mais avec des films et surtout des séries... Cela consiste d'ordinaire a se faire l'intégralité d'une série en un temps record, si possible le jour de sa sortie quitte à s'endormir devant certains passages ou, dernière tendance à la regarder en "accéléré"... Métaphoriquement, cela revient, un peu, à "chier dans les bottes", du décorateur, du monteur, des preneurs de son et des éditeurs, souvent du scénariste et à coup sur du réalisateur...
À quoi rime cet étron comportemental ? Et bien au mieux à ne pas être "spoilé", bien que curieusement, une telle pratique devrait plutôt laisser un sentiment poisseux, ou de pouvoir être le premier à laisser un message sur internet qui tient d'ordinaire soit du
"- un peu déçu , je trouve que la psychologie des personnages n'a pas été assez développée" (Tu m'étonnes en vitesse x3!)
ou du non moins classique
"- c'est la série du siècle" proféré par un "millennial" qui n'a pas vu le précédent (siècle) et sûrement assez peu de séries en fait. (mais quand même l'intégrale de Docteur Who en 27 minutes ! Parce qu'en fait les Daleks, c'est toujours un peu pareil)
Le tout permettant d'obtenir un maximum de "like" et d'enrichir votre dossier chez Cambridge Analytica.

Bref le binge-playing c'est un peu pareil et c'est souvent ce qui nous frappe dans la période post-Essen, où on vit à la fois dans l'expectative, la fièvre et dans les discussions autour des premières découvertes...
Bien sûr, chez les ludochons, nous qui sommes de grands enfants nous cédons parfois un peu à cet enthousiasme, qui nous permet d'ouvrir de beaux paquets avec ardeur mais aussi d'être touché par des jeux plus modestes qui par analogie nous rappellent un peu les cadeaux de tantine Léontine, souvent peu enthousiasmants mais que vous regardez encore avec tendresse ne serait-ce que parce que vous avez vu avec quel soin et amour, ils ont été empaquetés dans un papier à la couleur improbable et plus sûrement d'une autre décennie... Voilà Essen, c'est un peu l'Avent et le Noël du joueur....

Ouiap, mais sur internet, il ne faut pas déconner, faut plier tout ça en 10 jours chrono ! Histoire de faire les listes pour Noël, je suppose... Bref, on voit ici ou là des analyses savantes sur la rejouabilité infinie d'un jeu qu'on devine.... après une partie, ou des fous furieux qui après 15 parties dans la nuit (je suppose qu'ils portent des couches et qu'ils se shootent au café pour ne pas perdre une seconde), vous livrent des guides stratégiques qui vous feront perdre le plaisir de la découverte, mais... qu'on va lire quand même... Allez comprendre!

Between 2 castles BTCOMKL - GA des Jahres 2018 (Größte Abkürzung) ;-)

Parfois face à cette fièvre, il est bon de retrouver le rythme lent et hebdomadaire des ludochons... Essen cela va nous prendre un ou deux mois, cela va nous permettre, grâce aux nouveautés de mixer (un peu) les tables, d'être surpris, de rater une table (Pardon, Nelly!) de remettre cela à plus tard, la semaine prochaine ou la suivante, on verra,... de revoir notre avis sur certains auteurs, d'en découvrir de nouveaux et de jouer encore... Doucement...
Doucement... En sirotant chaque jeu comme un vieil alcool (un armagnac chatoyant par exemple *).

  • à consommer avec modération, tout ça, tout ça...

Les jeux

  • Atlantis (Leo Colovini chez Amigo)
  • Azul : Les Vitraux de Sintra (Michael Kiesling chez Next Move)
  • Between Two Castles of Mad King Ludwig (Matthew O'Malley, Ben Rosset chez Béziers Games)
  • Blackout Hong Kong (Alexander Pfister chez eggertspiele)
  • Bubblee Pop (Gregory Oliver, Bankiiiz Editions)
  • Gùgōng Deluxe edition (Andreas Steding chez Game Brewer)
  • Horreur à Arkham JCE (Chez FFG)
  • Imaginarium (B. Cathala et F. Sirieix chez Bombyx )
  • Zen Master (Reiner Knizia chez HELVETIQ)
  • Un filer dont j'ai oublié le nom au début avec l'aff, vincent etc..


Gugong Gùgōng - surabondance "de luxe"...

Les joueurs

  • Antonio, Cédric, Frédéric, Guillaume et Manu le jeune,
  • Éric, Jean-Jacques, Raphaël et Vincent (Bibou)
  • Rodney, Stéphane (l'aff) et madame
  • Bertrand, David, Manu le chenu et Vincent (Possom)
  • Elsa, John, Nelly et Noémie
  • Alain, Cécile, Christophe, Marie, Magali, Olivier, et Philippe


Azul Sintra Azul : Les Vitraux de Sintra - proche mais différent