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vendredi, février 10 2017

9 février 2017 - Tiens, il y a de l'écho...

L'année 2016 est bien finie !
Certains lèveront un sourcil (élégant ou broussailleux qu'importe) en se demandant si le rédacteur n'est pas encore en plein décalage temporel, car vous le savez tous déjà et il n'y a rien de neuf là-dedans : 2016 est bien finie ! On en a même presque, enfin, terminé avec la période des "bilans" (Notons l'approche anglaise). Alors ?

Unlock! Unlock! Première performance, libérer le jeu avant sa date de sortie !

Et bien, nous allons donc pouvoir nous intéresser aux bilans des bilans... En effet l'avantage du nombrilisme journalistique c'est qu'il peut parfois faire passer son propre recyclage pour de l'analyse savante !
Que disent alors, quasi-unanimement, les bilans ? Que David Bowie est mort... Notez que c'est triste, mais en relisant tous les bilans on s'aperçoit vite que tous les morts ne semblent pas tous trouver le même écho, et qui si certains événements dominent l'actualité (Brexit / élections US) d'autres semblent déjà disparaître de notre radar (La mer de Chine, la Corée, le Yémen, etc. ).

Il est donc temps de nous concentrer sur un autre Eco (mais Umberto cette fois), mort il y a bientôt un an et qu'on a un peu trop vite expédié. Certes, il serait facile de se concentrer sur "Le nom de la Rose", mais focalisons-nous plutôt sur le pendule de Foucault ou ses analyses sémiotiques. Pourquoi ? Parce qu'en cette période où on se plait à nous raconter des histoires (pré et post-électorales), il n'est pas forcément inintéressant de relire un homme qui s'est intéressé au rôle du lecteur (et donc à nous) dans la construction du récit. Fut-ce pour s'apercevoir, en s'en amusant lui-même qu'un livre comme "le pendule de Foucault", dénonçant les théories conspirationnistes fumeuses servait presque de bible pour certains... conspirationnistes. Et en ce moment, ce (double) rappel pourrait être salutaire...


Great Western Trail Great Western Trail - Raphaël revient parmi les siens ! Le niveau de jeu s'en ressent !

Cette re-lecture de l'actualité, mais aussi l'apparition d'étranges néologismes comme Alt-fact ("fait alternatif", un concept en lui-même paradoxalement savoureux) rappellera aussi à notre souvenir une autre disparation du mois de février celle plus ancienne (57 ans tout de même!) de Victor Klemperer, qui après la LTI se serait peut-être intéressé à la LDT (Langue de Donald T.).

Le rapport de tout cela avec une séance des ludochons ? Aucun ! Quoi que, si on regarde avec attention, on pourrait découvrir que les joueurs construisent aussi collectivement le récit du jeu parfois bien au delà de ce que l'auteur a voulu y mettre et qu'ils le font souvent en se créant un langage qui leur est propre... La perception différente d'un club à l'autre d'un même jeu pouvant peut-être se rattacher à ce double phénomène.
Et c'est par cette pirouette d'une élégance douteuse, qu'après avoir payé notre écot à ces grands hommes, nous retombons (lourdement) sur nos pieds !

Quoi qu'il en soit hier, les ludochons parlaient encore jeu (à leur manière) en construisant ensemble de bien belles parties. Pas besoin d'être un prof d'éco., pour constater que nos ludochons continuent à faire tourner le marché ludique puisque les jeux récents (voire bientôt récents) étaient encore présents (Unlock!, Victory or death mais aussi Pocket Imperium) et je regretterais juste que personne n'ait joué à Ekö pour que je puisse faire un grand chelem!

Patchwork Patchwork - Rien ne parait devoir aller ensemble et de là nait la beauté... Une parabole ?

Les jeux

  • Eternity ( Cyril Blondel, Jim Dratwa chez Blackrock Games)
  • Geschenkt - Non Merci (T. Gimmler chez Amigo)
  • Guildhall (Hope S. Hwang chez AEG)
  • Great Western Trail ( Alexander Pfister chez Stronghold games)
  • Quartermaster General – Victory or Death: The Peloponnesian War (Ian Brody chez Griggling Games, Inc.)
  • Patchwork (Uwe Rosenberg chez Fun Forge)
  • Pocket imperium ( David J. Mortimer chez Good little games)
  • Sticheln (Klaus Palesch chez Amigo)
  • Unlock! (Cyril Demaegd , Thomas Cauet et Alice Carroll) chez Space cowboys
  • Valeria: Card Kingdoms (Isaias Vallejo chez Daily Magic Productions.)
  • En délocalisé (Burn!) Star Wars : Assaut sur l’Empire (J. Kemppainen , C. Konieczka & J. Ying chez Edge)

Les joueurs

  • Jean-Jacques, Manu, Michaël, Victor, et Zaggus sur Valeria
  • Frédéric, Jean-Michel, Olivier et Vincent (Possom) sur Victory or death
  • Bertrand II, Davy, Raphaël, et Stéphane Sur Great Westen Trail
  • Bertrand, Davide, Magali, Nelly et Suzel enfermés !
  • Vincent (Bibou) en deuxième partie de soirée


20170209_victory_or_death.jpg Victory or death - le jeu du "Comprendras-tu la règle d'approvisionnement ?"

vendredi, novembre 4 2016

3 novembre 2016 - Piratés !

Nos spécialistes de la soirée à thème ont un peu pris de court nos ludochons favoris en nous imposant en cette soirée le thème "Mers, ports, et pirates".
Le ludochon qui pensait "pantoufler" jusqu'à Noël en ouvrant, semaine après semaine, une boîte en provenance d'Essen se voit pour le coup obligé de réfléchir à son panier de jeux.
Amerigo Amerigo - Chez Feld, les pirates, c'est carré...

Le problème n'est pas moindre pour le rédacteur. Il se dit qu'il pourrait tenter la manoeuvre de diversion visant à ré-expliquer, comme si cela constituait une nouveauté, la différence entre pirate et corsaire (Utilisez lettre de course puis lettre de marque,plus chic, dans vos explications cela permet de bien étaler la confiture), ou encore à ré-expliquer que "prendre son pied" pourrait être en fait une expression de pirate, mais, non, tout cela serait céder à la facilité !

Bref, à ce stade et sans idée, il ne nous reste plus que le calembours même si l'auguste Victor Hugo nous a mis en garde contre celui-ci !

Le calembour est la fiente de l'esprit qui vole. Le lazzi tombe n'importe où ; et l'esprit, après la ponte d'une bêtise, s'enfonce dans l'azur. Une tache blanchâtre qui s'aplatit sur le rocher n'empêche pas le condor de planer. Loin de moi l'insulte au calembour ! Je l'honore dans la proportion de ses mérites ; rien de plus.
Victor Hugo dans "Les non-joueurs" ou alors "Les misérables" je ne sais plus...


Voilà donc votre serviteur cherchant quelques blagues à faire sur un éleveur tripoteur malhabile (pis raté), ou sur un corbeau se prenant pour une pie ratée, mais il faut bien le dire cela ne nous mène pas loin...

Il nous reste toujours la tentation du π (pi) raté. Et que faire avec cela ? Pleurer sur le sort terrible et la déprime du 3,15 rendu anonyme par la gloire de son voisin ? Se pencher sur la quadrature du cercle ? Rappeler que le concours de Pi (nombre de décimales connues) constitue l'équivalent pour le geek pré-pubère du concours de pipi pour l'adolescent moins bien doté intellectuellement ?
Non, cela serait trop vulgaire... Bref nous allons nous intéresser à la transcendance, car oui Pi est un nombre transcendant... Si on applique maintenant une autre définition de la transcendance (c'est un peu cavalier) "Existence des fins du sujet en dehors du sujet lui-même", cela peut nous faire réfléchir...

Surtout, il faut alors nous demander ce qui a été raté (piraté, faut suivre) dans notre soirée. Aurions-nous raté la transcendance à cause de notre pratique ludique ? Le jeu est-il transcendant ?

Cuba Cuba - sans blocus de la part des joueurs ?

Répondrons-nous à ces questions ? Non (nous ne répondons jamais à nos questions), car nous avons déjà piraté une bonne partie de cette chronique et nous laisserons à Bertrand le soin d'y répondre la semaine prochaine à moins qu'il ne veuille parler de sociologie (si, si) !

Revenons à nos pirates du jour (nombreux) mais néanmoins sans foi ni loi, puisque certains ont envoyé par le fond ce thème avec une certaine légèreté...

Les jeux

  • A Feast for Odin (Uwe Rosenberg chez Z-Man)
  • Amerigo (S. Feld chez Queen Games)
  • Cuba (M. Rieneck & S.Stadler chez Filosofia)
  • Dark seas (A. Rubbo chez AEG)
  • Korsar (Reiner Knizia chez Asyncron)
  • Prosperity (Sébastian Bleasdale, Reiner Knizia chez Ystari )


Les joueurs

  • Suzel, Noémie, Christophe et Olivier
  • Jean-Michel, Jean-Philippe, Manu et Zaggus
  • Alain, Stéphane, et Bertrand II
  • Davy, Magali, Matthieu et Nelly
  • Raphaël, Vincent (Possom) et Yoann
  • David, Éric, Frédéric, Sandra et Thomas


A feast for Odin A feast for Odin - pirates, version analyse multifactorielle

mercredi, octobre 26 2016

Essen 2016 - Magali im Land der deutschen Weihnachtsmann

Après Eric à l’école des Ludochons, Magali au pays du Père Noël allemand…

Se laisser porter, partir avec une joie de petite fille vers un monde inconnu. Ne rien organiser, ne rien maîtriser, suivre avec joie et en toute confiance une bande de ludochons aguerris mais jamais blasés.
Les suivre à Essen dans un lieu qui s'appelle le MESSE pour, ça ne s'invente pas, "la grande messe " du monde ludique.

J0 ( le jour de l'opération à l'hôpital, on ne se refait pas….)

Lever spontané malgré l'heure matinale comme certains grands jours. Retrouvailles avec certains à l'aéroport . Voyage en avion sans encombre. A l'arrivée, ciel gris mais cœurs joyeux.
Découverte du lieu, tentative pour se repérer au milieu des cartons et des travailleurs. Croire que ma mémoire va être à la hauteur et être vite ramenée à mes limites. Les 7 halls et les milliers de m² ont eu raison de ma mémoire.
Expérience un peu frustrante de ce premier jour au pays du Père Noël sans pouvoir ni jouer ni acheter ! A midi, petite escapade dans les rues d’Essen, pour trouver aller au restaurant Hans-im-glück (un resto au nom d’un éditeur de jeu cela non plus cela ne s’invente pas…). Une première sortie en journée pour les Ludochons en 10 ans ! Je vous invite à demander à Yoan de vous narrer l’histoire du conte Hans-im-glück !
Céline, Suzel et moi jetons un œil aux vitrines en passant… On est des filles, on assume…

Resto Essen Pas de photos du Messe mais une…. du resto !

On arpente encore le salon toute l’après-midi, on repère, on repère…. Puis retour à l’appartement et repas typique, très typique (de quoi faire faire des cauchemars à une diététicienne !) dans un restaurant proche de l’appartement.

J1 (1er jour post op)

Ca y est aujourd’hui permis de jouer et de faire des emplettes (ça serait bien d’être sage, je peux toujours me le dire…). Départ dans une voiture de filles dans la bonne humeur et dans les bouchons !
…….

Et voilà vous avez parcouru le début du compte rendu que j’ai écrit un soir à Essen et surtout voilà maintenant les limites à se laisser porter, à se détendre, à prendre très peu de photos et …. cerise sur le lâcher prise : la perte DU CARNET.
Carnet acheté sur les bons conseils de Suzel dont les qualités organisationnelles sont ludochoniennement reconnues (le correcteur n’aime pas les néologismes !) et transcrivant laborieusement les jeux joués, les stands intéressants.
Du coup je cale (c’est pour cela que le compte rendu commençait à se faire désirer) pour continuer un compte rendu chronologique une semaine après le retour, surtout après les récits et commentaires précis, brillants rédigés par Éric, Suzel et Olivier. Alors pour poursuivre, je passerai par une autre forme narrative.

Essen pour moi cette année, c’était

Une escapade entre joueurs motivés par la découverte, l’exploration, la quête… La quête d’un graal différent selon les Ludochons : le jeu du salon pour Yoan qui nous en désigne un avec humour plusieurs fois par jour, la quête des bonnes affaires pour Coyote et Zag, la découverte des nouveautés et la quête du cadeau et du jeu à ramener pour l’ensemble des autres me semble-t-il.

La découverte d’autres aspects du monde ludique, celui des auteurs, des éditeurs. En deux ans aux Ludochons, j’avais perçu que tout un pan de la culture ludique m’échappait complètement… Ma culture ludique est encore à construire mais cette escapade essénienne (j’adore ces nouveaux adjectifs) m’a entrouvert la porte de ce nouveau monde dirons-nous.
J’ai donc croisé des visages inconnus aux noms inscrits sur moult boites de jeu : Uwe Rosenberg (déstabilisé par un assaut d’un photographe asiatique pendant qu’il jouait deux parties en même temps de Cottage Garden, scène assez drôle à regarder), Martin Wallace et bien d’autres…..
Petit clin d’œil à notre éditeur à nous Bertrand pour Bankiiiz Editions , et merci à lui pour sa veste qui m’a permis de porter fièrement nos couleurs!

Une remise en cause de mes compétences linguistique : traduisez mon anglais n’était pas à la hauteur. Pas à la hauteur des explications de règles en anglais, pour jouer parfois avec des italiens des anglais ou des allemands… Ce qui m’a gêné pour apprécier certains jeux, ce qui m’a obligé à fortement solliciter le ou les ludochons qui partageait ma table. J’ai pu aussi mesurer les différences de qualité d’explications de règles en fonction des personnes chargées de cette mission.

L’expérience de jouer au milieu de la foule. Nous avons eu la grande chance de rentrer tôt dans le salon(chut !!!). C’est donc un peu étonnée même si j’avais été prévenue, quand tranquillement installée à une table de Lorenzo il magnifico (Chez Cranio) avec les copains, à l’entrée du Hall 1, j’ai vu surgir une foule de joueurs courant dans tous les sens à la recherche d’une table de jeu disponible. Scène toujours surprenante qui ressemblait à celles vues à la télé des levers de rideau de certaines grandes surfaces un jour de solde…

Essen, rencontres... La rencontre de spécimens inconnus, j’ai vraiment pris des photos bizarres…

La confrontation à la tentation… Même si certains ludochons semblent être devenus très raisonnables dans leurs achats, il faut faire des efforts pour rester sage surtout lors de cette première venue… D’où quand même de multiples achats « de petits jeux », de tas de petits cadeaux pour faire à mon tour plaisir, de jeux dont j’avais eu envie cette année.
J’ai aussi hésité sur des gros jeux, hésité, hésité. Et il arriva ce qu’il devait arriver : le « sold out » comprenez  « stock épuisé » sur le jeu que je m’étais décidée à acheter (toujours Lorenzo). Réconfortée par Zag : « Pour un premier Essen il faut se prendre un « sold out » ».

Eternity Eternity

La découverte que le fait d’être relativement novice me rendait plus facilement enthousiaste. En effet, quand on a peu de références, on ne pense pas que ce jeu n’apporte rien de plus…. Je suis aussi confortée dans l’idée que je suis aussi particulièrement sensible à l’esthétisme des jeux. Je ramène donc quelques jeux que je trouve beaux : Eternity (Blackrock games) et KanaGawa (Iello). J’ai aussi beaucoup regardé Cottage Garden, Key of London. J’achète aussi plus de jeux français que les autres Ludochons qui cherchent eux logiquement ce qu’ils ne pourront pas trouver facilement de retour en terre berjalienne. Mais cet enthousiasme à quand même des limites, quelques tests catastrophiques partagés avec Suzel : Unusuel Suspect et Least I could do (à n’essayer sous aucun prétexte).
repas ludochon Les bières, les jeux, au resto avec les ludochons !

Et pour finir Essen c’était pour moi
Une parenthèse, une escapade entre copains de jeu avec des moments conviviaux forts agréables et toujours dépaysants. Une autre manière de jouer ensemble de se rencontrer.

Et même si je n’aime pas la bière (oui c’est terrible, je sais…) avec lesquels certains prennent des douches (voir les photos d’Eric), que la nourriture grasse est impossible à éviter, que la foule est immense, c’était vraiment bien.
Je finirais par la phrase consacrée «  Ce qui se passe à Essen reste à Essen » pour excuser tout ce que j’ai pu occulter.
Et vivement l’année prochaine, car je crois vraiment que je vais remettre ça !

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