Certaines soirées sonnent un peu curieusement chez les ludochons. Imaginez que pendant cette période terrible, où les missiles volent de nouveau au dessus d'un territoire européen (et ce n'est pas la phase de vol qui nous attriste le plus), nous avions prévu de jouer à "Race to Moscow", un nom de jeu qui prend un relief un peu curieux, un jeu où la ville de Kiev rapporte deux "médailles", et où la Crimée occupe un coin du plateau.... Étrange.
Race to Moscow - Kiev, Mariopol, ...
Parce que l'Ukraine, si peu connue pour nous autres européens de l'Ouest, peut quand même éveiller chez nous quelques souvenirs comme le nom d'Holodomor que nous avions déjà évoqué ici dans un billet intitulé Apocalypse now (!) qui vous invitait à voir "L'ombre de Staline" (!!), film qui peut aider à comprendre certains sentiments ukrainiens. On peut aussi relire Boulgakov, en particulier "la Garde Blanche" qui évoque une autre période de l'histoire ukrainienne, livre qui fut interdit ou censuré pendant longtemps par le pouvoir soviétique et qui ne semble pas bien s'intégrer avec une partie de la geste russe "moderne" telle que décrite par le Kremlin... Étrange.
Comment mesurer l'impact de ces événements sur nous, pauvres joueurs ? Et bien, alors que d'ordinaire, certains renâclent à jouer les allemands (même si, pour nous, jouer à un wargame n'a jamais cautionné une quelconque action politique), là curieusement il n'y a pas eu ce genre de remarques... Étrange.
Et puis, car plus étrange encore, il faut se rappeler que nous ne sommes qu'un modeste club de joueurs perdus dans le Nord-Isère, dont pas mal de membres sont en ce moment à Cannes pour un festival dans une ambiance surement festive, joyeuse et finalement paradoxale... Étrange.
Alors ? Alors, nous avons aussi joué à l'île des chats, parce qu'il est surement moins anxiogène de voir des félins se lover au soleil sur le pont de navires ventrus. Nous avons exploré l'espace avec Ad Astra, où un des joueurs a démontré que la réponse ultime était 42 (ce qui est une geekerie bien sympathique), et nous avons ressorti Dungeon petz, pour se souvenir que même les pires monstres nécessitent des soins constants, ce qui peut, là aussi, nous interroger !
Ad astra - Regardons les étoiles la Terre est plus triste.... 42!
Au final, nous avons passé une bonne soirée... Étrange.
Les jeux
- Ad Astra (Bruno Faidutti et Serge Laget chez Edge)
- Dungeon Petz (V. Chvátil chez Iello)
- L'île des chats (Frank West chez The City of Games )
- 1941 Race to Moscow (Waldek Gumienny chez Asyncron)
Les joueurs
- Alain CM, Gaëlle, Michaël II et Wilfried
- Alexis, Frédéric et Michaël
- Manu, Olivier et Vincent (Possom)
- Gian-Maria, Matthieu et Philippe
Dungeon petz - Ne nourrissez pas vos peurs, elles poussent déjà toutes seules !