Quand il est temps de rédiger un compte-rendu, il est souvent tentant de tracer d'étranges parallèles entre le choix des jeux effectué par nos ludochons (qui choisissent, a priori librement, dans les quelques centaines de jeux de leurs différentes ludothèques) et l'actualité du moment.
Si souvent, cette recherche est vaine, il est parfois curieux de trouver d'étranges parallèles, comme si les choix ludiques étaient perméables aux grands titres des journaux et autres préoccupations de nos concitoyens.
Sabika - On n'avait pas conscience que la poésie c'était aussi trapu...
Quelques exemples ? Un satrape slave (Pour des raisons contractuelles, je suis obligé de glisser un mot un peu rare de temps en temps), nous a rappelé que l'histoire n'était peut être pas finie, ou en tout cas qu'il était décidé, lui, à la faire redémarrer à grands coups de bottes... Bref, on reparle du réveil des Nations, et le jeu éponyme se retrouve sur nos tables !
Cette politique agressive a d'ailleurs été accompagnée de bonnes vieilles manoeuvres visant à diviser les différents alliés, notamment en jouant sur leur frilosité (politique ou plus pragmatiqument physique)... Et bien, ce "diviser pour régner," s'est lui aussi trouvé sur nos tables avec D. E. I. - Divide et Impera !
La frilosité de nos amis européens , notamment quand on évoque leur production d'énergie était elle aussi présente dans nos esprits avec Barrage (Notons au passage la joie de Bertrand et Davy, contents de voir qu'on recrutait maintenant des joueuses "sérieuses").
On pourrait compléter ce triste tableau en notant que nombreux sont ceux qui militent pour le repli et la bunkerisation, bref à faire retraite dans nos tours (pas forcément d'ivoire)... Comme dans Torres.
DEI - Diviser pour mieux régner, certes, mais surtout il faut éviter de diviser les joueurs ! :-)
A l'opposé de ces étranges correspondances (pas vraiment baudelairiennes), certains jeux défient un peu le rédacteur... Qu'est-ce qui dans le parcours de Carnegie, fils d'immigré, entrepreneur triomphant, patron difficile mais aussi philanthrope nous parle encore ?
Peut-être, et cela serait plein d'espoir, l'envie de produire, au final, du bien ou du beau...
Dans ce cadre, on pourrait comprendre le retour de Mille Fiori, qui évoque, nous l'avons déjà dit les réalisations des verriers de Murano (curieusement, tout le monde semble se souvenir de Murano, mais on oublie souvent pour le cristal Baccarat, Saint-Louis et Clichy), sachant que le travail du "verre" (Ouaip, c'est un de mes dadas !) est l'une des grandes affaires européennes ( Perthshire, Venise, La Bohême, la verrerie Art Nouveau, etc)...
Et en parlant du beau, il faudrait alors parler de Sabika qui reprend l'histoire de ces souverains, au sommet de leur gloire, mais aussi au moment où celle-ci commence à s'effriter, qui décident de construire l'un des plus beaux ensembles architecturaux, qu'ils recouvriront de poèmes... Réussite telle que, même ceux qui finiront par les défaire et qui voulaient effacer les traces de leur présence, n'oseront pas y toucher et, à leur tour y verront un bien à préserver...
En temps de crise, faudrait-il donc avant tout préserver la beauté ? Le jeu est-il capable de telles réflexions ? Le rédacteur ne devrait-il pas dormir la nuit ?
Mille fiori - Reflets sur la lagune et sur le verre coloré !
Les jeux
- Barrage (Simone Luciani et Tommaso Battista chez Cranio Creations)
- Carnegie (Xavier Georges chez Quined Games)
- D.E.I.: Divide et Impera ( Tommaso Battista chez Ludus Magnus Studio)
- Maudit Mot Dit (Laurent Prin, Nathalie Saunier, Rémi Saunier chez Cocktail Games)
- Mille Fiori (R. Knizia chez Schmidt)
- Nations (Rustan et Nina Hakansson et Robert et Einar Rosen - Ystari)
- Sabika (Germán P. Millán chez Ludonova)
- Torres (Kramer & Kiesling chez Tilsit)
Les joueurs
- Guillaume, Mathieu "1T", et Stéphane (IV)
- Cyril, Jori et Vincent (Possom)
- Bertrand II, Davy et Eloïse
- Bertrand, Cédric, Serge et Suzel
- Antonio, Julien et Yoan
- Elsa, Marie, Noémie, et Séverine
- Frédéric, Manu et Olivier
Torres - Le triomphe des squatteurs !