Les ludochons

Nous avons depuis longtemps ici, décrit de manière nous l'espérons plaisante, mais potentiellement inquiétante pour certains, la propension des jeux, sous l'influence des kick-starters, à prendre du poids. Hier, avec Foundations of Rome, nous avons vu à quel point cette tendance pouvait être poussée à l'extrême, même si sous le plastique, et c'est heureux, on peut encore trouver un jeu...

Dans cette édition luxueuse, que nous baptiserons IDGID ("I dare, Greta, I dare !"), chaque joueur dispose, à peu près, de la même quantité de plastique que ce qui servait il y a encore une dizaine d'années pour produire un ou deux jeux... Diantre !
Admettons, a contrario, que le rendu est pour le coup assez sensationnel, surtout si vous allez voir ce que certains peintres ont fait de tout cela sur internet ...

Foundations of Rome - Le rêve de Néron ? Reconstruire Rome et l'observer depuis la salle à manger tournante de la maison dorée...

Cependant on peut se demander s'il se développera une obésité morbide pour les jeux comme pour les êtres humains ? Est-ce que cette course s'arrêtera un jour ? Lorsque les frais de port dépasseront le prix d'un jeu en boutique ? Même pas sûr...
Cela pose, par ailleurs, une question encore plus fondamentale... Les TMS ! Oui les troubles musculo-squelettiques, parce qu'il suffisait de voir Suzel se déplacer avec ce carton qui la masquait presque entièrement (Tiens, un carton avec une robe ?), pour se demander , s'il ne faudra pas bientôt un transpalette à l'entrée des ludochons pour amener les jeux....

Je vous dirais bien que cela pourrait avoir des avantages puisque l'immersion sera plus grande quand on sera complètement entouré par le jeu, mais on me rétorquera que cela s'appelle déjà un escape game, ce qui fait que, piqué au vif, je dirais que "Oui mais, ce n'est pas que du plastique", et on me dira alors "C'est vrai, mais pour cela tu as l'océan".

Si vous êtes, à ce stade, en train de respirer dans un sac en carton, pour gérer une crise d'angoisse et votre éco-anxiété, apprenez que sur une table voisine on jouait à Écosphère, un jeu où en collectionne et on préserve des biotopes... On respire mieux, hein ? Surtout que les jolies illustrations contribuent à diffuser l'image d'une nature apaisée...

Si on parle de ces illustrations, on notera qu'on ne discerne pas un seul humain à l'horizon, serait-ce la solution ? Se débarrasser du bipède ? Et bien, cela serait aussi dommage comme nous l'a rappelé un peu avant Firenze, Parce qu'à Florence, Botticelli, Michel-Ange, Ghiberti, Giotto, Fra Angelico, Vasari, peuvent nous rappeler que l'être humain est capable de produire du beau...

Firenze - Curieusement on a plus l'impression de construire les tours de San Gimignano (mais il y avait déjà un jeu avec ce nom!)

Alors que va-t-il sortir de ce débat ? Difficile à dire, mais certains ont aussi sorti hier leur Paquet de Chips pour attendre la conclusion ! Pendant que d'autres ont pris le parti s'envoler avec CloudAge, sans doute pour prendre du recul ou en tout cas pour traverser cette situation brumeuse...

Les jeux

• CloudAge ( A. Pfister & A. Steinwender chez Matagot)
• Écosphère (M. Riddle et B. Pinchback chez Origames)
• Firenze (Andreas Steding chez Pegasus spiele)
• Foundations of Rome (Emerson Matsuuchi chez Arcane Wonders)
• Paquet de chips (M. Aubert et T. Rivière chez Mixlore)

Les joueurs

• Franck, Philippe, et Vincent (Possom), en train de planer
• Cédrick, Eric, Suzel et Wilfried "doing as romans do"
• Cyril (Atom), Joëlle et Olivier, en pleine renaissance

Écosphère - De la savane à la toundra....