La semaine dernière, notre super rédacteur en chef nous expliquait avec Brio, un Ludochon de l’ombre de la première heure qui s’est donné pour mission d’aider notre Jedi de la rédaction et sa jeune Padawan (oui, jeune ! qui ose rigoler ?), le concept de la roulette Ludochonne.
Pour certains c’est l’occasion de sortir un nouveau jeu dont ils n’ont pas encore lu les règles, pour d’autres celle de ressortir un vieux jeu poussiéreux qu’ils n’arrivent pas à ressortir lors des soirées jeux habituelles, pour Manu c’est un mix des deux, le vieux jeu sans les règles…. Dans tous les cas, cette pratique a suscité diverses discussions mais a également soulevé quelques questions dans l’esprit (que vous savez déjà quelque peu « habité ») de votre pigiste stagiaire.
Reload, juin 2022 Reload - Un nom qui sonne comme une invitation à y rejouer ?

Tout le monde connait cette fameuse citation (légèrement modifiée) de Pierre Desproges qui dit « On peut rire de tout mais pas avec n’importe qui. » (*). L’humour est-il le seul concerné par cette vérité ou bien peut-on l’étendre à l’univers ludique à savoir « On peut jouer à tout mais pas avec n’importe qui. » ? Et si l’on va dans ce sens, ne peut-on pas également aller plus loin et faire la proposition inverse « On peut jouer avec tout le monde mais pas à n’importe quoi. » ? Ce sont ces questions qui nous ont intéressées (oui, nous parlons à la première personne du pluriel, non pas par mégalomanie, quoique peut-être, mais surtout parce que c’est une manière de faire penser qu’une idée ou une théorie est déjà partagée par un certain nombre de personnes et qu’elle n’est donc pas tout à fait stupide ou inintéressante – et puis rappelons-le si nécessaire, mais nous ne sommes pas toute seule dans notre tête.).

Tout d’abord, depuis quand le Ludochon est-il « n’importe qui » ? Il est de notoriété publique que le Ludochon, loin d’être cet individu lambda croisé dans la rue, est un être ludique pure race, au pedigree sans tâche, à l’endurance prouvée par de longs weekends voire semaines de jeux, à l’instinct de chasseur entrainé pour débusquer la moindre pépite dans les plus grands salons, à la tolérance pour son prochain ancrée dans son ADN (après tout on a entre-autre un anglais parmi nous quand même) et compte dans ses rangs certains des plus grands noms de la création et de l’édition de jeux. Donc, déjà, non, le Ludochon n’est pas n’importe qui. Cependant, on ne peut nier que parfois les tables de jeux se ressemblent un peu d’un jeudi à l’autre. Alors qu’elle en est la raison ? On pourrait se dire que les tables sont un repère visuel des dates d’arrivée de chaque membre. En effet, lorsqu’on entre pour la première fois chez les Ludochons, cette foule de talents et de personnalités développées peut être impressionnante (surtout si on croise Possom ou Suzel dès la porte d’entrée) et peut pousser les nouveaux venus à se regrouper autour d’une même table, car « seul on va plus vite, mais à plusieurs on peut en sacrifier un ».

Ces nouveaux venus ayant fait connaissance et ayant du mal à retenir tous les prénoms (pourtant on leur a simplifié la tâche en en multipliant certains) auront peut être tendance à se regrouper automatiquement lors des prochaines séances, la timidité n’aidant pas à s’ouvrir facilement à la nouveauté. On pourrait aussi penser qu’il ne s’agit là que d’une simple habitude prise avec le temps qui nous fait nous tourner vers certains joueurs plus que vers d’autres. N’oublions pas, en effet, que le jeu n’étant qu’un prétexte, on se tourne peut être plus facilement vers les personnes avec qui on a des sujets de discussions communs. Mais n’est-ce pas là une petite erreur de logique ? En effet, à rester avec les mêmes personnes, on passe peut être à côté de conversations passionnantes auxquelles on n’aurait pas imaginé participer. Aussi voici quelques petits conseils touristiques tirés du chapeau :-

  • si vous avez une ou deux minutes, profiter des blagues de Mike Ier
  • si vous voulez des conseils pour réaménager votre cave ou discuter de votre prochaine visite du Portugal, Wilfried sera ravi de vous aider
  • si vous voulez connaitre le nom du plus petit village de Bretagne, asseyez vous à la table d’Eric
  • si vous êtes plus intéressés par les fées et leur habitat naturel, Mickael 2 est votre homme
  • pour une discussion plus actuelle et sérieuse sur la politique, Cyril (Atom) saura vous donner quelques arguments,…



Cette roulette Ludochonne peut donc être considérée comme bienvenue car elle nous offre la possibilité de bousculer nos habitudes, de nous découvrir les uns les autres (enfin au sens figuré) et ainsi de dire que oui, potentiellement, on peut jouer avec n’importe qui…. Quoique…

Root, juin 2022 Root - Devinette : Toutes les extensions ? Version deluxe ? Antonio !

Il ne faut pas sous-estimer cette variable prépondérante qu’est le jeu. En effet, essayez de proposer un coopératif à certaines de vos condisciples et vous risquez d’entendre beaucoup de grognements et gros mots (d’un autre côté, elles râlent et ronchonnent tout le temps, mauvais exemple – nous avons mis la phrase au pluriel pour brouiller les pistes, vous ne savez pas de qui nous parlons comme ça ! mouahaha !). L’argument reste cependant valable.
Si vous proposez un jeu basé sur le hasard et les licornes à des joueurs mathématico-logico-stratégiques comme Davy et Bertrand, non seulement vous allez quand même vous faire pulvériser au score mais en plus ils ne vont pas aimer votre jeux et donc le plaisir de leur soirée en sera diminué....
Et pourtant, comme disait Aznavour, pourtant, certains jeux pourraient nous réserver de jolies surprises si seulement nous leur laissions une chance. Certains estiment que lorsqu’on a qu’une seule soirée dans la semaine pour jouer, on ne veut pas la gâcher en jouant à un jeu qui ne nous plait pas. L’argument est recevable et tout à fait compréhensible, cependant peut-être avons-nous tendance à nous replier sur un certain type de jeux et avons-nous justement besoin de soirée-roulette pour nous ouvrir à d’autres horizons ludiques.

N’importe quoi ou n’importe qui, nous ne savons pas s’il est possible de répondre à ces questions et peut être que la seule réponse possible est « Tout est relatif, cela dépend » : de ce que l’on cherche à travers le jeu, de la compagnie, de l’ambiance générale, de notre humeur,……. Cela dépend finalement de chacun.
En conclusion, chacun fait bien ce qu’il veut, joue à ce qu’il veut, avec qui il veut, ….. tant que je gagne !
Taluva, juin 2022 Taluva - Ce jeu a un sous-texte schumpeterien sur la création destructrice.... Ou pas.

(*) l'autre rédacteur, outre le texte de Desproges, conseille aussi la réponse de Luis Régo.

Les jeux

  • Cascadia (Randy Flynn chez Alderac Entertainment Group)
  • Challengers ( Johannes Krenner, Markus Slawitscheck chez Asmodée)
  • Fantasy Realms (Bruce Glassco chez WizKids)
  • Flamme Rouge (Asger Harding Granerud chez Lautapelit)
  • Reload ( François Rouzé, Jean-Marc Tribet chez Matagot)
  • Medina ( Stefan Dorra chez 999 Games)
  • Root (Cole Wehrle chez Leder games) - version inconnue
  • Les ruines perdues de Narak (Min et Elwen chez Iello) + Extension
  • Taluva (M.-A. Casasola Merkle chez Ferti)
  • It's a Wonderful World (Frédéric Guérard chez La boîte de Jeu)
  • Et un prototype dont on nous dit du bien...

Les joueurs

  • Bertrand, Cécrick, Jori, Magali, Suzel et Vincent (Possom)
  • Michaël, Natacha, Séverine et Vincent (Bibou)
  • David, Frédéric, Olivier, et Philippe
  • Bertrand II, Davy, Franck et Elsa
  • Antonio, Julien et Gian-Maria
  • Eric, Gaëlle, Manu, et Michaël II


Flamme rouge, juin 2022 Flamme rouge - Le jeudi soir, on peut tenter l'échappée !