Quelle époque ! Il n'y a pas si longtemps un jeune ludochon (une personne frappée d'une maladie, la jeunesse, qui finit par se guérir mais qui ré-apparait de générations en générations, une composante génétique surement) se plaignait devant moi de la difficulté de l'époque actuelle et me regardant il lâcha "C'était mieux dans les années 80, non ?"
Note à moi-même : à la prochaine AG, je me demande s'il ne faudra pas passer un amendement "Manque de respect", qui me permettrait, enfin, à titre de compensation morale de gagner une partie....

Gorinto, sept. 2021 Gorinto - Rétablir l'équilibre de l'univers.... Pas une mauvaise idée en fait...

Il est vrai que les perspectives actuelles ne sont pas folichonnes, mais il convient de se rappeler que cette situation avait été amoureusement préparée dès cette époque....
Musicalement, (commençons "légèrement") on oublie un peu vite les grands succès des années 80, du moins on est un peu sélectif, souvenons-nous des moments délicieux où on pouvait entendre les grands succès de Plastic Bertrand (Tout petit la planète) ou l'intégrale de Patrick Topalof, bon nous n'allons pas développer, car il faut bien avouer que la jeune génération méconnait ces trésors culturels et c'est bien dommage parce que j'avais encore en stock quelques trésors culturels comme Vassiliu, Pit & Rick, etc... J'aurais tendance à penser que finalement survivre à cette époque, en restant sain d'esprit, était une sacrée performance !

Par ailleurs ce qui peut frapper c'est la persistance de certains points chauds... Pendant cette période c'était la guerre d'Afghanistan, mais à l'époque c'est l'URSS qui s'y collait, et on finirait par se moquer de leur retraite peu glorieuse (on redécouvrira l'hubris plus tard)... Un dictateur syrien donnait à Hama une postérité douteuse (là aussi il doit y avoir un truc génétique), le Liban était à feux et à sang (les mots Sabra et Chatila font encore frémir), l'Iran et l'Irak tentaient, en faisant courir des enfants sur des champs de mines, de savoir qui comprenaient le mieux l'enseignement divin, les anglais faisaient bande à part dans les Malouines et la Chine, qui n'avait pas encore Hong Kong pour jouer, exprimait (déjà) sa passion pour l'éducation des étudiants sur la place Tian'anmen....

On me dira qu'en Europe nous connaissions la paix... Disons une moitié d'Europe, a l'époque, parce que de l'autre côté, il n'y avait pas de programme Erasmus sauf à apprendre le russe et à aimer chanter l'Internationale à tue-tête. D'ailleurs pour ce qui est de l'Ouest il fallait éviter aussi l'Irlande, qui n'était pas réputé uniquement pour sa bière et ses chanteurs habités, mais aussi pour quelques attentats bien saignants, réprimés de manière non moins sanglante... Bref le grand sujet de l'époque était de savoir si nous aurions le temps de voir les chars soviétiques déferler avant l'explosion nucléaire inévitable (Souvenons nous de quelques mots comme "Able Archer" ou de doctrines militaires comme "Use it or lose it")

Il est vrai que nous n'avions pas eu l'apparition du Covid, mais bon, le Sida ça tient bien la route comme saleté infernale, et en terme de fausses nouvelles et de traitements douteux (Rika Zarai) sans les réseaux sociaux c'était déjà pas mal... Notons que si on continue à trouver de nouvelles maladies régulièrement, on risque d'être couvert des pieds au bout du... assez rapidement.

Et puis, les années 80 cela voulait dire porter un haut flashy sur un jeans délavé informe et, des chaussettes Burlington jaune citron... Si les plus jeunes ignorent l'existence de cette réussite artistique du look patatoïde sous acide, c'est que leurs parents ont eu à coeur de faire disparaitre toutes les traces photographiques (des sortes d'images mais qui ne sont pas sur un téléphone mais sur du papier ).

Hauts fourneaux, sept. 2021 Hauts fourneaux - Belle époque, certes mais dans un laminoir ?

Bref ce n'était peut-être pas mieux avant... Si ce n'est que nous n'avions pas effectivement cette absence de perspective écologique... Néanmoins dans ce tableau bien noir, il faut peut-être se dire que le monde ludique lui a bien progressé... Certes, dans les années 80, on voit apparaitre les noms de Teuber, Kramer pour le Spiel des Jahres, et d'autres champions comme Knizia vont monter en puissance, on a le catalogue Descartes, mais... ce n'est pas encore vraiment la fête...

Bref comme ludochons, fêtons cette richesse ludique dont nous pouvons profiter... Pour les soucis, nous aurons tout le reste de la semaine...

Varuna, sept. 2021 Varuna - Le nom fait penser aux iles, cette photo à un plan Ikea !

Les jeux

  • Castles of Mad King Ludwig (Ted Alspach chez Bézier Games)
  • Champ d'Honneur (Trevor Benjamin et David Thompson chez Gigamic)
  • The Game (Steffen Benndorf chez Oya)
  • Gorinto (Yaner Richard chez SuperMeeple)
  • Les hauts fourneaux (Ivan Lashin chez La boite de jeu)
  • Insider (Akihiro Itoh, Daishi Okano, Kwaji et Kito Shinma chez Pixie Games)
  • Innovation (C. Chudyk chez Iello)
  • Spicy (Győri Zoltán Gábor chez Heidelberger Spieleverlag)
  • Varuna (Matthieu Verdier chez Sorry We Are French)

Les joueurs

  • Franck, Noémie, Vincent (Possom) et une nouvelle Léa.
  • Cyril (Atom), Michaël (Sleeveless), Romain et Suzel
  • Cédrick, David et Guillaume
  • Eric, Jan-Maria, Michaël et Tibi
  • Manu, Olivier, Philippe, Rémi
  • De passage Alain

Castles of mad king Ludwig, sept. 2021 Castles of mad king Ludwig - le retour d'un de nos classiques