Il fut un temps que les moins de 40 ans connaissent mal, celui des pionniers du jeu de société. Dans leurs jeunesses, le jeu n'avait guère atteint le niveau de popularité qu'on lui connait actuellement, et on se réunissait surtout autour de jeux de rôles et de gros jeux de simulations américains.
Certes, certains évoquaient l'apparition de jeux "allemands", mais concentrés sur la traduction des modules de D&D depuis l'anglais, peu de joueurs se concentraient alors sur la langue de Goethe.
Monsieur Faidutti était déjà reconnu grâce à tempête sur l'échiquier, on lisait avidement Jeux et stratégies, monsieur Didier Guiserix façonnait lui une partie de l'univers graphique des joueurs français, et Grobil devenait un nom commun chez les joueurs.

Via Nebula Via Nebula - "Steam dans les nuages", fumeux ? Pas forcément.


Dans cet univers émergeant, où le joueur parcourait avec avidité le catalogue Descartes, notre seule source d'information valable avant Noël et l'avènement du web (Notez le zeugma), deux grands mythes s'étaient développés :

  1. Le "type" qui avait fini une partie de jeu de société
  2. La joueuse


Le premier s'expliquait aisément, dans cet âge des origines, le jeu était un jeu de simulation et à moins de 5 ou 6 heures, on pouvait nourrir des doutes sur la qualité de celui-ci. À cette époque, dans un jeu, on ne prenait pas un avion sans connaître son type, son rayon d'action, son poids, sa charge utile, le nombre de pilotes, la longueur de la piste d'envol, la qualité du métal de son fuselage, la force du vent, l'hygrométrie, la pression des pneus...
Finir un jeu était donc une sorte de bonus pour joueurs avancés.

Pour la joueuse, tout le monde en avait entendu parler, et il y avait toujours dans un groupe de joueurs, un meneur charismatique qui connaissait bien quelqu'un qui connaissait une joueuse... Curieusement celle-ci semblait fuir la plupart des joueurs existants, sans doute à cause leur look assez courant, de barbu mal rasé portant un t-shirt noir délavé sur des abdominaux assez approximatifs....

Rolling freight Rolling freight - pour ceux qui n'avaient pas compris que la soirée "Train", c'était la semaine dernière.

Mais voilà, tout a changé, le jeu de société s'est popularisée et les joueuses sont devenues de plus en plus nombreuses. Hier soir, sur les 20 ludochons présents, 6 étaient en fait des ludochonnes, soit un pourcentage 30% qui aurait laissé perplexe les joueurs que nous fûmes, et si nous sommes encore loin de la parité, nous sommes bien meilleurs que le CAC40 ! En cette semaine, où nous avons célébré la journée des droits de la femme, il est donc tout à fait sympathique de voir que leurs droits, à nos tables, sont respectés !

Est ce que cela change les choses ? Et bien oui et non ! Non car, les joueuses sont des joueurs comme les autres, avec la même palette de stratégie, de caractères de jeu et de goûts, mais il y a cependant un progrès évident, c'est que cette sur-représentation masculine, qui finissait par nous interroger, en disparaissant, nous ramène dans une situation plus classique et bien plus logique (on peut cependant noter que les créatrices de jeux sont encore assez minoritaires malheureusement).

Dr Eureka Dr Eureka - des cocktails façon tour de Hanoï !

Les jeux

  • Assault on Doomrock (Tom Stasiak chez BD games)
  • Cyclades (Bruno Cathala et Ludovic Maublanc chez Matagot)
  • Dr Eureka (Roberto Fraga chez Blue Orange)
  • Noé (B. Cathala & L. Maublanc chez Bombyx)
  • Quadropolis (François Gandon chez Days of Wonder)
  • Rolling Freight (Kevin G. Nunn chez APE games)
  • Thunderstone (Mike Elliott chez Edge)
  • Via Nebula (Martin Wallace chez Space Cowboys) x2

Les joueurs

  • Guillaume, Jean-Michel, Maude et Stéphane sur Via Nebula
  • Alain, Raphaël, Suzel et Vincent (Tcho) aussi sur Via Nebula
  • Bertrand, David, Vincent (Bibou) et Zaggus sur Assault on Doomrock
  • Karen, Magali, Olivier et Vincent (Possom) sur Rolling freight
  • Jean-Philippe, Manu, Noémie, et Nelly sur Cyclades


Quadropolis Quadropolis - en version de base