La "fin de l'histoire", ce vieux concept Hegellien, remis au goût du jour par Fukuyama, et déformé par la presse, le café du commerce ou votre serviteur peut-il s'appliquer à l'évolution de la production ludique ?

A ce stade il est raisonnable de se demander si ce débat mérite réellement d'être lancé un vendredi matin, jour où la saine fatigue d'une semaine besogneuse peut entraîner une vague léthargie.
Cette objection n'est pas sans fondement. Quand on voit, de plus, que les philosophes s'étripent déjà avec toute la ferveur dont ils sont capables, revenant sans cesse sur le sens de ce concept et pesant et analysant les mots qui le composent avec circonspection dans les diverses langues où il s'applique, faut-il vraiment avec légèreté tenter de l'appliquer au monde ludique ?
Non (mais, franchement, on n'a pas trouvé d'autres idées ce matin !).

Venezia 2099 Venezia 2099 - Fin de l'histoire pour Venise....

D'ailleurs, pour l'homme de la rue, la fin de l'histoire, c'était la chute du mur de Berlin, la démocratisation, l'indépendance des pays de l'Est, un Moyen-Orient apaisé, et un avenir radieux de croissance assumée...
Cela a fonctionné quelques temps, avant que l'Histoire, avec un grand H, nous adresse un tonitruant et plutôt cruel, "Même pas mort ! (Mais vous, pas sûr)".

Curieusement, parfois chez les joueurs le même sentiment se fait jour, la création ludique paraît marquer des pauses.
Régulièrement un type de jeu semble s'imposer, un format semble devenu porteur et tous les autres jeux semblent s'en inspirer (parfois jusqu'à l'écoeurement), généralement portés par un certain consensus ludique.
Ainsi, vint le jeu de placement au format familial allemand, vint Caylus puis tous les jeux de placements d'ouvriers, vinrent tous les gros jeux de gestion, etc...

Sapiens Sapiens - Le début de l'(a pré-)histoire....

La bonne nouvelle est que dans la création ludique, la fin de l'histoire n'a pas l'air assurée pour autant. En effet, hier, nous avions plusieurs prototypes autour des tables, et plein de nouveaux jeux en provenance de Cannes. Si on retrouve, ici où la, des mécanismes qu'on a déjà vu ailleurs, il faut bien admettre qu'on se laisse encore surprendre par des mises en forme originales, des thèmes qui collent (ou pas) et parfois une petite idée originale qui titille l'intellect...

Alchimistes Alchimistes - que peut-on en déduire ? Les créateurs et les joueurs cherchent (à entrer dans l'histoire)!

Bref, aujourd'hui sur nos tables, pas mal de nouveautés (ou presque) assez sympathiques, avec dans les plus costauds, des Alchimistes, Sapiens et Venezia 209 et pour les plus légers des Dino twist, Welcome to the Dungeon, Kobayakawa .

Les jeux

  • Alchimistes (Matúš Kotry chez Iello)
  • Dino twist (B. Arpino chez Bankiiiz Editions) x2
  • Kobayakawa (Jun Sasaki chez Iello)
  • Sapiens (Cyrille Leroy chez Catch up games)
  • Venezia 2099 (Leo Colovini chez Piatnik)
  • Welcome to the Dungeon ( Masato Uesugi chez Iello) x2
  • Prototype "Japan ou pas"
  • Prototype "Mushrooms colors"

Dino twist Dino twist.... Ca commence vraiment à ressembler à un jeu là... Une belle histoire

Les joueurs

  • Davy, Raphaël et Yoann
  • David, Jean-Michel, Manu, et Vincent (Tcho)
  • Alain, Olivier, Suzel et Vincent (Bibou)
  • Bertrand, Guillaume, Florent et Zaggus

Welcome to the dungeon Guillaume montre du doigt "Welcome to the dungeon".... Mais il ne faut pas en faire toute une histoire