Mais ça, c'était avant... Cette évidence m'est en effet apparue peu à peu, mais elle est inéluctable. Nous, ludopathes patentés de toutes sortes, avons quitté les sombres forêts de la culture geek, pour évoluer dans les grandes plaines (parfois marécageuses) du "mainstream"...

Néanmoins ce sentiment ne nous frappe pas forcément pour la première fois... Ceux d'entre nous qui sont aussi lecteurs de SF et de Fantasy (et il y en a parmi les joueurs) l'avaient déjà expérimenté...
Ainsi, récemment un jeune gandin faisait à côté de moi le fier en pérorant sur son impatience à découvrir la fin de Game of thrones. Je lui avais déjà rétorqué, le frappant de stupeur et de d'incompréhension, que c'est la première décennie d'attente qui est la plus pénible (Oui GoT n'a pas débuté il y a trois ans, à vrai dire 1996 pour les moins chanceux !), avant même d'avoir réfléchi au fait le plus important : son commentaire n'était pas accompagnée de moqueries sur les dragons et autres fariboles du genre.

Russian railroads Russian railroads, Y avait-il des geeks en Russie ? (Noter la couleur de la nappe adaptée au jeu !)

Il faut aussi passer devant les affiches d'Ender et vous rappeler que vous avez une vieille édition en anglais de 1997, une époque où certains pouvaient encore de gausser de la science fiction (enfin même si les puristes situeront surement en 1977 le début du retour en grâce de la SF)...
Il n'y a pas si longtemps on se moquait de vous quand vous osiez dire que vous aimiez bien Peter Parker, et maintenant selon certains journaux branchés, il serait presque shakespearien (ce qui, pour le coup, est assez ridicule aussi).

Pendant longtemps, vous avez cru que le jeu, du moins le jeu "moderne" échapperait à cela et que vous resteriez confortablement installés dans le fauteuil des damnés, ceux dont on se moquera religieusement, en évoquant la rue de la Paix ou la chirurgie à coeur ouvert du docteur Maboul... Et bien voilà, c'est fini ! Aujourd'hui, il se constitue des multinationales du jeu, les journaux sérieux en parlent, vos cousins, même les plus obscurs, vous parlent de leurs jeux, et au lieu de s'effrayer de la taille de votre ludothèque, on l'envierait presque (si ce n'est qu'on va lui reprocher maintenant de ne pas contenir toutes les nouveautés)...

Voilà, bien ou mal qu'importe ! Nous ne sommes plus des geeks, de ceux à qui on jetait des cailloux, tout juste de la famille de auto-proclamés bobo-geeks

A ce rythme, on peut se demander ce qu'on va bien pouvoir mettre sur nos T-Shirts noirs, vu que le hard rock, le jeu, la fantasy et la SF ne font plus geek du tout... Faut-il d'ailleurs encore porter des T-shirts noirs ?

Concordia Concordia, le nom du jeu correspond-il à l'ambiance ?

Pour tenter de donner le change, cette soirée était quasiment complètement dédiée aux nouveautés d'Essen 2013 (Concordia, Mauna Kea, Nations, Prosperity, Russian railroads) seul Through the Ages vient d'une époque quasiment oubliée (l'année dernière quoi !).

Les jeux

  • Concordia (Mac Gerdts chez PD-Verlag)
  • Mauna Kea (Touko Tahkokallio chez Huch & friends)
  • Nations (R&N Hakansson et E&R Rosen chez Ystari Games)
  • Prosperity (Sebastian Bleasdale et Reiner Knizia chez Ystari Games)
  • Russian railroads (H. Ohley & L. Orgler chez Hans im Glück)
  • Through the Ages (Vlaada Chvátil chez Iello)

Nations Nations. Pourquoi les jeux modernes ressemblent ils à des simulateurs de vol ?

Les joueurs

  • Alban, Éric, Vincent (Possom) et Yoann sur Concordia
  • Christophe, David, Jean-Michel, et Manu sur Nations
  • Davy, Guillaume, Suzel et Zaggus sur "TTA"
  • Sandra, Olivier et Vincent (Coyote) sur Russian railroads

Mauna Kea Mauna Kea, survivre c'est chaud....